Généralement la deuxième question la plus posée à votre guide C4 avant avant un départ. La réponse est bien entendu "oui, si nous avons de la chance". Car contrairement aux idées reçues, les serpents fuient l'homme et ne nous poursuivent pas avec un venin mortel fatal en quelques minutes.
La nature se contemple, elle ne nous attaque pas. Face à un serpent, le seul risque grave dans les minutes qui suivent une morsure est le risque de choc anaphylactique (choc par allergie grave). Mais il n'est pas dû à la toxicité du venin, mais à une réaction allergique gravissime de l'organisme. Le même choc peut survenir avec une piqûre de guêpe ou en mangeant des fraises. Les venins des serpents servent à neutraliser la proie, et à assurer une pré-digestion de celle-ci. La toxicité du venin est dose-dépendante, ce qui signifie qu'elle est d'autant plus grande que la dose injectée est importante. Ceci explique la faible mortalité en cas de morsure de l'homme (glande à venin non pleine au moment de la morsure, évacuation imparfaite par les canaux à venin). Vous êtes nombreux à vous intéresser aux serpents lors de la réservation de votre aventure ; tour d'horizon des trois types de serpents venimeux.
Les serpents à venin enzymatique (ou hémotoxique)
Il provoque une nécrose de la zone mordue, avec extension plus ou moins importante. La morsure est très douloureuse, avec œdème important. La zone mordue devient violacée, hémorragique. La gangrène et la surinfection s'installent en l'absence de traitement. Plus précoce est le traitement, moins la zone nécrotique sera importante. Ce type d'envenimation n'est pratiquement jamais mortel mais c'est la plus douloureuse.
Les serpents à venin neurotoxique
C'est un poison paralysant comparable au curare. Les paralysies apparaissent en une à trois heures. Elles affectent d'abord les muscles striés, puis remontent pour atteindre les paupières, les muscles de la déglutition et enfin les muscles respiratoires. Le traitement consiste en une assistance respiratoire en "soins intensifs" afin de passer la phase critique. En l'absence de traitement, la victime peut mourir par asphyxie. Les autres signes de l'intoxication par les neurotoxiques sont les troubles visuels, l'hypersalivation, le larmoiement, les sueurs, l'accélération de la motricité digestive (diarrhées, vomissements), le ralentissement du rythme cardiaque et les troubles du comportement avec agitation ou somnolence.
Les serpents à venin mixte
Ils sont à l'origine des envenimations les plus graves. Ils associent une action neurotoxique et une action hémotoxique. Le tableau clinique est dominé par la douleur, mais c'est le risque de paralysie respiratoire qui fait courir un risque mortel à la victime avec décès en quelques heures. C'est le type d'envenimation la plus dangereuse.
Que faire en cas de morsure
Le principe de base est de tout faire pour ralentir la diffusion du venin. Il faut donc ralentir le rythme cardiaque ou du moins, éviter que celui-ci ne s'emballe. Voici quelques mesures simple à prendre :
Ne pas céder à la panique : ne pas s'affoler et rester calme. Les morsures de serpents sont très rarement mortelles et surtout l'urgence est relative. Il faut des heures au venin pour agir.
Ne pas courir : cela augmente la fréquence cardiaque !
Allonger la victime, la mettre au repos.
Ne pas poser de garrot : c'est inutile et dangereux.
Ne pas aspirer le venin avec la bouche : c'est inutile pour le blessé et dangereux pour le sauveteur.
Ne pas inciser la plaie : cela favorise la diffusion du venin.
Si possible, et sans prendre de risques inutiles, identifier le serpent. Car de sa nature dépendra la mise en place d'un traitement adapté.
Nettoyer la plaie avec du savon puis un antiseptique (eau oxygénée, Bétadine, Dakin). Ne pas utiliser de l'alcool ou de l'éther qui, non seulement sont inefficaces, mais de plus favorisent la diffusion du venin.
Ôtez tous les garrots potentiels, tels que les bagues, les bracelets, les montres, pour ne pas gêner la circulation sanguine, si l'œdème venait à s'étendre.
Si possible, posez sans serrer un bandage en crêpe, pour ainsi bloquer la circulation lymphatique utilisée par le venin pour se répandre, sans pour autant couper la circulation sanguine (vérifiez que vous pouvez toujours passer un doigt entre peau et bandage) : il ne s'agit pas de faire un garrot ! Pour un membre supérieur : immobilisez avec une écharpe contre le thorax, le coude plié à angle droit. Membre inférieur : immobilisez avec une attelle de fortune.
Calmer la douleur avec un antalgique à base de paracétamol. Évitez les dérivés de l'aspirine et les anti-inflammatoires (risque hémorragique). Si vous avez de la glace, mettez-la dans un sac plastique, entourez le tout d'un linge puis appliquez à l'endroit de la morsure : la glace est un anti-inflammatoire qui diminuera la douleur et l'œdème.
Calmer l'anxiété (anxiolytique).
Ne pas faire boire d'alcool, de café, de thé : ils augmentent la fréquence cardiaque et donc favorisent la diffusion du venin.
Bref, vous l'aurez compris, une morsure de serpent est rare car elle est le fruit d'une réaction de défense. Si vous avez la chance de voir passer un serpent, gardez vos distance, restez calme et silencieux, la nature vous fait un cadeau.
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